j'écris dans ma tête

Noire. Araignée. Solitude. Détresse. 

Qui commence par une fin. Son départ, inattendu, son décès. Bientôt 3 mois sans lui à nos côtés. Veuve et orphelines, comme dans un roman du 19ème siècle.

Parce que je lui écris dans ma tête. Parce que je n'ai plus assez de place pour tout contenir. Parce que peut-être cela pourrra m'aider, à avancer, à me sortir de ma léthargie.

Parce qu'ici je peux ôter mon déguisement de femme forte, courageuse, qui fait si bien face......

Parce qu'il paraît qu'il faut un an, 7 étapes. Parce que c'est affreux de savoir que même un deuil peut-être quantifié, analysé. "Suivez l'autouroute du deuil, franchissez tous les péages jusqu'à l'arrivée, bon voyage!"

Parce que je m'en fous de ces étapes, de cette fameuse année. Parce que j'ai mal,tout le temps. Parce que j'ai peur, tout le temps. Parce qu'il me manque, tout le temps.

Parce qu'il faut continuer, pour elles, pour lui. Parce que je l'aime, tellement.

Parce que je n'en peux plus de répéter: " nous avançons, un jour à la fois" parce que c'est que vous voulez entendre alors que je veux vous dire: " non ça ne va pas, j'ai mal comme jamais, comme vous ne pouvez pas comprendre". Vraiment je ne vous le souhaite pas, restez dans votre ignorance, savourez-la.

Parce que je ne suis plus rien. Une femme et non plus SA femme. 

Parce que je ne peux plus discuter de tout et de rien avec lui. Parce que notre complicité me manque.

Parce qu'il ne me fait plus rire, chaque jour. Parce qu'il ne m'embrasse plus.

Parce que je n'ai rien pu faire, juste le regarder partir. Parce que je m'en veux.

Parce qu'un jour je le rejoindrai, j'y ai déjà pensé. Pas maintenant, je n'ai pas le droit, pour elles.

Parce que je suis fatiguée, épuisée de me cogner contre mes souvenirs.

Parce que je rêve de lui et j'en sors fracassée de ne pas l'avoir à mes côtés à mon réveil.

Parce que c'est inexplicable.